Le premier chapitre de « L’Heure du PAcCTO » consacré aux femmes leaders qui luttent contre le crime organisé a connu un grand succès de participation. 13 pays d’Amérique latine et 5 de l’Union européenne étaient présents à l’événement virtuel retransmis en direct sur YouTube.
Dans la présentation, Anna Terrón, directrice de la Fondation internationale pour l’ Amérique latine et de l’administration et des politiques publiques (FIIAPP) est intervenue et a souligné que « cela développe non seulement une vision de genre, mais augmente aussi l’efficacité de nos actions. La sécurité n’est pas la même pour les hommes et pour les femmes. Il y a des éléments spécifiques qui nous préoccupent, surtout dans le domaine de la sécurité. Le fait qu’il y ait des femmes qui dirigent signifie que ces éléments ne vont pas nous échapper ».
Anna Terrón a déclaré que « le jour où l’actuelle directrice de la Garde civile espagnole a pris ses fonctions, j’étais présente et je me souviens avec émotion lorsqu’elle s’est adressée à un grand nombre de représentants publics et de leurs institutions. Elle a révélé les priorités de sa tâche et a déclaré à un moment donné je suis une féministe. C’étaient des mots qui n’avaient sûrement jamais été prononcés sur cette place d’armes. C’était important, car cela laissait entrevoir que beaucoup plus de femmes allaient faire un pas en avant. »
Pour sa part, Martin Seychell, directeur général adjoint de l’INTPA, a expliqué que « la participation et le leadership des femmes font partie du nouveau Plan d’action de genre de l’UE pour la période de 2021 à 2025 ». Seychell a déclaré que « les femmes sont des actrices clés dans la lutte contre le crime organisé, la prévention et la résolution des conflits et la promotion de la sécurité et de la paix. Un plus grand nombre de femmes leaders et une plus grande perspective de genre amélioreront la lutte contre le crime organisé ».
Le directeur général adjoint de l’INTPA a reconnu que « les États membres unissent leurs forces au sein de #TeamEurope et avec nos partenaires d’Amérique latine, nous voulons chercher des programmes et des stratégies qui permettent la transformation de la sécurité et de la justice dans les années à venir. Un travail dans lequel la perspective de genre est très importante. À cette fin, l’Union européenne s’est engagée à faire en sorte que 85 % des nouvelles actions mises de l’avant incluent les qualités de genre et la participation des femmes ».
Liste des panélistes :
- Alexandra Jour-Schroeder. Directrice générale adjointe, DG FISMA, Commission européenne
- Beatriz Rodríguez. Directrice des études criminelles du parquet équatorien.
- Rosa Icela Rodríguez Velázquez. Secrétaire à la sécurité et à la protection des citoyens (SSPC), Mexique
- Cecilia Pérez Rivas. Ministre de la Justice, Paraguay
- Luísa Proença. Directrice nationale adjointe de la police judiciaire, Portugal
Réseaux de femmes leaders pour lutter efficacement contre la criminalité
Les participantes à cet événement ont exprimé le besoin de créer des réseaux de femmes capables de travailler, de dialoguer et de faire face ensemble aux prochains défis en matière de sécurité et de justice. L’objectif est de lutter plus efficacement contre le crime organisé et de faire en sorte que l’opinion des femmes ait la même importance que celle des hommes.
Alexandra Jour-Schroeder, directrice générale adjointe de la FISMA de la Commission européenne a reconnu que « les femmes leaders font la différence parce qu’elles ont d’autres perspectives dans tous les domaines de la société et dans la lutte contre la criminalité. Mais les femmes leaders ne tombent pas du ciel : elles ont besoin de formation, de reconnaissance, d’opportunités et de soutien. Les femmes leaders ont besoin de réseaux pour communiquer, pour interagir et pour coopérer ».
Pour sa part, Luísa Proença, directrice nationale adjointe de la police judiciaire du Portugal, a déclaré que « la participation des femmes est essentielle pour une force de police évoluée, moderne et plus égalitaire. Il faut également une bonne conciliation entre vie professionnelle et vie familiale pour permettre aux femmes d’avoir des chances égales en matière d’emploi. Madame Proença a conclu en disant que « « le droit à l’égalité des chances est fondamental, la présence et le rôle des femmes dans les institutions clés doivent être renforcés chaque jour. »
Beatriz Rodríguez, directrice des études criminelles au parquet équatorien, a reconnu l’existence de « difficultés structurelles qui limitent les progrès. Il faut un nouveau modèle de développement permettant davantage d’équité et d’insertion pour que les femmes puissent occuper des postes à haute responsabilité. Il est important de promouvoir la participation des femmes et des institutions judiciaires pour briser les stéréotypes. Il est également important de dispenser une formation continue aux femmes ».
La ministre de la Justice du Paraguay, Cecilia Rivas, a déclaré qu’ « il est important d’être unies, créatives et coordonnées. Pour cela, il est important que les femmes soient présentes dans les espaces de pouvoir afin que les politiques publiques aient une approche intégrale dans laquelle les femmes contribuent ».
Enfin, la secrétaire à la Sécurité du Mexique, Rosa Icela Rodríguez, a déclaré que «le leadership féminin au Mexique est le résultat de plusieurs années de lutte et ses progrès contribuent à notre vie démocratique. Il est important de poursuivre la transformation des schémas et de montrer que nous les femmes nous pouvons faire face à tous les défis auxquels nous sommes confrontées ».
La participation des femmes comporte d’énormes avantages pour la société
La secrétaire générale de l’IILA, Antonella Cavallari, a clôturé l’événement avec les conclusions suivantes :
- Il est important de mettre en évidence la contribution différentielle des femmes dans la lutte contre le crime organisé traditionnellement réservée aux hommes.
- La pleine participation des femmes à la vie publique a d’énormes avantages pour la société, elle entraîne une plus grande efficacité. Le point de vue des femmes favorise les politiques innovantes.
- Il existe un leadership féminin dans la justice, c’est ce qui a été observé suite aux interventions des panélistes. De plus, la situation mondiale n’est pas si mauvaise vu la représentation des femmes leaders aujourd’hui et dans les institutions de l’UE.
- La présence de femmes professionnelles dans la justice facilite l’accès des femmes à ce secteur.
- Des occasions comme celle d’aujourd’hui permettent de créer des réseaux pour continuer à avancer.
- La COVID a particulièrement touché les femmes parce qu’elles sont employées dans une proportion plus élevée dans les secteurs informels, dans les secteurs de soins, en raison également des problèmes d’abus et de violence à l’égard des femmes.
- La pandémie est l’occasion de nous faire réfléchir et de surmonter certains problèmes tels que la violence à l’égard des femmes. Nous devons tirer parti des ressources économiques et du soutien politique qui peuvent émerger de la pandémie pour améliorer la situation des femmes.